Emelire a eu le grand plaisir de pouvoir corriger ce recueil de nouvelles écrit par notre Mario Guccio national. Déjà disponible aux Editions Lamiroy !
Dans Coucou, t’es là ?, Mario Guccio met en scène Adrien et Elisa. Adrien, au « visage repoussant de laideur, (…) au faciès difforme » et Elisa, « une magnifique panthère noire aux yeux d’un bleu profond », rencontrée via Facebook. Histoire d’amour irréelle que le réseau de la virtualité rend possible. Une fois de plus, Mario s’amuse au jeu du chat et de la souris, de la séduction et de la sensualité trouble. Orfèvre des sentiments entiers, l’auteur s’enivre de dialogues cash, qui vont droit au cœur sur un rythme trépidant qui débouche une fois de plus sur une chute, une issue inattendue. La morale de ces histoires ? Ne jamais se fier aux apparences…
Dans Transferts accidentels, ensuite, Mario Guccio nous emporte dans un autre monde aux lignes floues. Un monde où en quelques secondes, on devient quelqu’un d’autre, on est transporté, transféré dans un autre corps. Là encore, là aussi, Mario se joue de nous, posant la question la plus essentielle d’une vie : qui suis-je ? Toujours sur le ton du jeu et de l’humour, de la perversité assumée qui n’est pas exempte de surréalisme, dont tant la Sicile que la Belgique sont des terres de prédilection.
Mario Guccio, alchimiste de la vie et de l’amour fou
On croyait tout savoir de Mario Guccio. On croyait bien le connaître depuis le temps… C’est avec Machiavel que le Sicilien d’origine a marqué l’histoire du rock belge. Notamment en étant le chanteur du premier groupe belge à remplir Forest National en 1979 et 1981, à l’époque la plus grande salle du pays.
On croyait tout savoir de lui. L’épicurien amoureux de la vie et forcené de travail qui trouve dans l’adversité l’énergie et le don pour se surpasser. On connaissait l’auteur de chansons, qu’il défend de cette voix à nulle autre pareille, on connaissait la bête de scène qui prend tant de plaisir à rouler ses yeux exorbités pour nous faire peur. On découvre l’âme tendre et cruelle du romancier. Chez Guccio, les apparences sont toujours trompeuses et son lecteur est pris dans ses filets virtuels programmés pour nous leurrer. Dieu, l’Apocalypse et l’Amour Absolu ne sont jamais loin mais il n’y a là rien de rassurant car l’auteur prend un réel plaisir à nous promener dans son monde imprévisible. Et on prend, à notre tour, énormément de plaisir frissonnant à vouloir en sortir pour mieux encore nous y plonger. Mario Guccio est un alchimiste de la vie et de l’amour fou, un maître à jouer aux dés des passions brutes. On croyait le connaître. On le découvre et on jubile !
Thierry Coljon