 
- Gilles Verlant présente
- Le Ragga / Rap / DJ, par Bruno Blum
Editeur :
Hors Collection
Date de parution : 2005
Toute l'histoire de la musique parlée et rythmée, depuis
les racines jazz jusqu'au R&B et au rap, en passant par le reggae et le
ragamuffin.
Né en 1985, le ragga est une version électronique du reggae : boîtes à
rythmes, samplers, claviers, DJ... En France, le mot ragga évoque d'abord
les «toasters», ces DJ qui rappent sur des rythmes jamaïcains : de King
Stitt à U Roy, de Yellowman à Shabba Ranks, de Buju Banton à Sizzla,
Capleton, Elephant Man... Musique, politique, religion, rastafarisme,
mysticisme, violence, ce livre raconte comment les DJ jamaïcains ont
inventé le rap puis le ragga et l'ont exporté aux Etats-Unis comme en
Europe, avec le succès que l'on connait.
Contrairement à ce que l'on entend dire souvent : "Le reggae c'est
toujours pareil !", il s'agit d'une musique extrêmement variée qui évolue
bien plus vite que les musiques populaires américaines ou européennes
sclérosées par des radios formatées, des clichés rythmiques "hip hop ",
"house", ou "techno" jamais renouvelés. En revanche, en Jamaïque, les
innovations sont permanentes et sont recherchées par des DJ
tout-puissants. La concurrence des discothèques mobiles, les sound systems,
est sans pitié, et grâce à elle, le reggae a changé sans arrêt de rythme,
de style, de tempo, de son, pour aboutir au raggamuffin au début des
années 80 puis finalement au ragga.
Le terme ragga est dérivé du mot reggae, mais il est également lié au
ragamuffin (avec un seul G) qui signifie en anglais : un galopin, un
va-nu-pieds. Un ragamuffin est espiègle, malicieux, louche, un vilain peu
recommandable, ce qui colle parfaitement à l'esprit ragga (avec 2 G). Les
jeunes DJ s'auto-proclament membres du ghetto. A la racine de tous ces
mots : reggae, ragamuffin, ragga on trouve le rag, le chiffon fondateur,
l'homme de la rue ! Déjà en 1899-1915, la musique afro-américaine des
bistrots de la Nouvelle-Orléans (géographiquement et musicalement proche
de Kingston) s'appelle le ragtime et a pour diminutif le nom de "rag".
Dans ce deuxième livre consacré à l'histoire de la musique jamaïcaine,
Bruno Blum décrit avec précision les fondements de la culture ragga,
culture controversée parce qu'elle est violente et sombre. Mais n'est-elle
pas le reflet de la société actuelle ?

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